Édition du mardi 3 avril 2018
Mayotte : vers une sortie de crise ?
En appelant hier soir à la levée immédiate des barrages qui paralysent Mayotte depuis plus de quatre semaines, les syndicats et le collectif de citoyens font entrevoir une sortie de crise, sans toutefois suspendre la grève qui pourrait prendre « d'autres formes ».
Après une réunion hier à Dembeni (Grande-Terre), « le Collectif des citoyens de Mayotte et la majorité des syndicats appellent à la levée des barrages dès ce soir, pour permettre la mise en oeuvre des mesures d’urgence et favoriser un travail serein sur nos revendications avec la délégation interministérielle », ont-ils indiqué dans un communiqué.
Les co-signataires de l'appel ont motivé leur décision par la satisfaction d'un certain nombre de leurs revendications, à commencer par la « venue d'un délégué pour ouvrir les négociations ». Dominique Sorain, qui a également été nommé nouveau préfet de l'archipel, est effectivement arrivé vendredi matin et a dans la foulée rencontré les leaders d'un mouvement débuté le 20 février.
« Il est acté que la plateforme d'union des revendications qui a été remise au délégué sera prise en compte pour l’élaboration du futur plan de développement de Mayotte, qui sera présenté à la fin du mois d’avril », se sont félicités le collectif et l'intersyndicale, en évoquant également la création d'un « comité de suivi pour s'assurer de l'exécution des décisions ».
Les mêmes ont aussi mis en avant que « le statut de département de Mayotte, selon le délégué ministériel, n’est pas remis en cause par le gouvernement sauf demande expresse des élus locaux ».
Ce geste d'apaisement a longtemps été attendu par une majeure partie de la population mahoraise dont le quotidien est fortement perturbé par la mise en place au 1er mars d'une dizaine de barricades au Nord, au Centre et au Sud de l'île, empêchant la circulation des véhicules voire des piétons.
Depuis l'érection de ces barrages routiers, la rentrée des classes a été fortement perturbée, les personnels et les élèves ne parvenant pas à rallier leur établissement d'affectation. Malgré les consignes de laisser passer les véhicules sanitaires, de nombreux personnels soignants ont confirmé à l'AFP que des ambulances et des patients restaient bloqués. La plupart des habitants n'ont également pu se rendre sur leur lieu de travail en raison des barricades, et ont subi une perte de salaire en conséquence.
Une autre des conséquences notables de ce mouvement : l'accumulation de milliers de tonnes de déchets non ramassés dans les rues (selon le syndicat intercommunal en charge de la collecte) en raison de la paralysie de la circulation routière. Enfin, en marge du mouvement, des expulsions illégales d'étrangers par des villageois se sont multipliées ces derniers jours.
« Les entraves à la circulation, la mise en danger d’autrui, les opérations de justice communautaire et le racket organisé sur certains barrages sont des faits graves passibles de poursuites », avait rappelé mercredi dernier la ministre Annick Girardin, voulant souligner ainsi la fermeté du gouvernement.
Si le communiqué envoyé hier amorce une sortie de crise, il n'annonce pas pour autant la fin de la grève. « En l’absence d’un signal fort adressé à la population sur la lutte contre l’immigration clandestine à ce jour, la grève reste maintenue » et « pourra se manifester sous d’autres formes », ont précisé hier l'intersyndicale et le collectif, sans préciser la nature des actions envisagées. (AFP)
Après une réunion hier à Dembeni (Grande-Terre), « le Collectif des citoyens de Mayotte et la majorité des syndicats appellent à la levée des barrages dès ce soir, pour permettre la mise en oeuvre des mesures d’urgence et favoriser un travail serein sur nos revendications avec la délégation interministérielle », ont-ils indiqué dans un communiqué.
Les co-signataires de l'appel ont motivé leur décision par la satisfaction d'un certain nombre de leurs revendications, à commencer par la « venue d'un délégué pour ouvrir les négociations ». Dominique Sorain, qui a également été nommé nouveau préfet de l'archipel, est effectivement arrivé vendredi matin et a dans la foulée rencontré les leaders d'un mouvement débuté le 20 février.
« Il est acté que la plateforme d'union des revendications qui a été remise au délégué sera prise en compte pour l’élaboration du futur plan de développement de Mayotte, qui sera présenté à la fin du mois d’avril », se sont félicités le collectif et l'intersyndicale, en évoquant également la création d'un « comité de suivi pour s'assurer de l'exécution des décisions ».
Les mêmes ont aussi mis en avant que « le statut de département de Mayotte, selon le délégué ministériel, n’est pas remis en cause par le gouvernement sauf demande expresse des élus locaux ».
Ce geste d'apaisement a longtemps été attendu par une majeure partie de la population mahoraise dont le quotidien est fortement perturbé par la mise en place au 1er mars d'une dizaine de barricades au Nord, au Centre et au Sud de l'île, empêchant la circulation des véhicules voire des piétons.
Depuis l'érection de ces barrages routiers, la rentrée des classes a été fortement perturbée, les personnels et les élèves ne parvenant pas à rallier leur établissement d'affectation. Malgré les consignes de laisser passer les véhicules sanitaires, de nombreux personnels soignants ont confirmé à l'AFP que des ambulances et des patients restaient bloqués. La plupart des habitants n'ont également pu se rendre sur leur lieu de travail en raison des barricades, et ont subi une perte de salaire en conséquence.
Une autre des conséquences notables de ce mouvement : l'accumulation de milliers de tonnes de déchets non ramassés dans les rues (selon le syndicat intercommunal en charge de la collecte) en raison de la paralysie de la circulation routière. Enfin, en marge du mouvement, des expulsions illégales d'étrangers par des villageois se sont multipliées ces derniers jours.
« Les entraves à la circulation, la mise en danger d’autrui, les opérations de justice communautaire et le racket organisé sur certains barrages sont des faits graves passibles de poursuites », avait rappelé mercredi dernier la ministre Annick Girardin, voulant souligner ainsi la fermeté du gouvernement.
Si le communiqué envoyé hier amorce une sortie de crise, il n'annonce pas pour autant la fin de la grève. « En l’absence d’un signal fort adressé à la population sur la lutte contre l’immigration clandestine à ce jour, la grève reste maintenue » et « pourra se manifester sous d’autres formes », ont précisé hier l'intersyndicale et le collectif, sans préciser la nature des actions envisagées. (AFP)
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